Ce stage a été effectué du 20 février 2023 au 26 mars 2023 au sein du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, auprès de l’artiste Gonçalo Lamas, pour son projet Andromaq.
J’étais chargé de script supervising et d’assistance à la réalisation.
Le stage s’inscrit dans le cadre de mon cursus en Art.image, filière préparatoire à l’entrée du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, quatrième année à l’École Supérieure d’Art Dunkerque/Tourcoing, site de Tourcoing.
Remerciements
Je remercie Gonçalo Lamas, mon référent de stage, pour sa grandeur d’âme et sa confiance lors de la réalisation de son projet. Je remercie également le reste de l’équipe qui a rendu possible cette partie du tournage : Madalena Fragoso, assistante réalisatrice, ainsi que Nelle Gevers, Léo Landon Barret, Nat Marcus, Pedro Martins, Barbara Merlier, Mickaël Pelissier et Raphaël Zucconi, pour l’expérience professionnelle unique, l’ambiance chaleureuse et l’opportunité d’apprendre à leurs côtés.
Je remercie Nathalie Stefanov, responsable de la filière Art.image, pour son investissement dans cette filière, ses conseils et sa patience. Enfin, je remercie les équipes de l’École Supérieure d’Art Dunkerque/Tourcoing et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, particulièrement Eric Prigent, pour la mise en place et la coordination de ce stage.
Introduction
J’ai effectué un stage auprès de l’artiste, écrivain et cinéaste Gonçalo Lamas du 20 février 2023 au 26 mars 2023, dans le cadre du projet Andromaq, court-métrage réalisé lors de sa première année d’études au Fresnoy – Studio national des arts contemporains (promotion Claude Lévi‑Strauss).
Il était une fois, au printemps, des télescopes plantés dans le sol, à l’affût des étoiles mourantes. Le jeune Astyanax était là, dans les hauteurs froides d’un oracle, casque sur les oreilles comme toujours, écoutant une émission diffusée au loin. Un an après la guerre de Troie. Nous écoutons l’histroire d’un roi amoureux d’une reine dont l’épée a tué l’homme et le pays.
Un enchaînement de dialogues où le désir se moque du devoir politique.
Synopsis d’Andromaq
Adaptation libre de l’Andromaque de Jean Racine, le film se caractérise par ses deux espaces narratifs parallèles, l’un créé par le son et l’autre par l’image. Le premier correspond davantage à l’intrigue racinienne : l’action se devine au moyen du son alors que les personnages dialoguent et interagissent. Le second présente un paysage de montagne, sa faune, sa flore, et un personnage adolescent muet que l’on devine être Astyanax, l’enfant d’Andromaque, évoluant parmi des radiotélescopes (immenses télescopes utilisés en radioastronomie pour capter les ondes radioélectriques émises par les astres).
En tant que second assistant réalisateur au côté de l’assistante réalisatrice Madalena Fragoso et script supervisor, mon rôle était d’accompagner et d’assister Gonçalo Lamas dans le cadre du tournage de la partie sonore, notamment en donnant des indications à propos du texte, préparant les fiches de tournage (call sheet), prenant des notes lors de chaque prise effectuée et assurant la continuité entre les enregistrements. J’ai ainsi pu acquérir des compétences à la fois théoriques et professionnelles, par la pratique et la réflexion qui accompagnent la réalisation d’un film et la mise en place de cette réalisation.
Plus largement, au-delà d’enrichir mes connaissances, ce stage a été pour moi l’opportunité d’appréhender le déroulement d’un tournage en équipe, la direction d’acteur·ices, et les compétences nécessaires pour mener à bien ce type de production, alimentant et développant ainsi plusieurs aspects de ma propre pratique artistique.
Travaux effectués
Dans un premier temps, j’ai pu intervenir dans la préparation du tournage. Après avoir assisté Gonçalo Lamas et Madalena Fragoso dans la planification des fiches de tournage (call sheet) en isolant et distribuant les horaires d’enregistrement des scènes et des éléments sonores (dialogues, présences et lieux, types de bruitages…) selon les jours de tournage, j’ai participé à l’accueil des comédien·nes au Fresnoy et aux répétitions des scènes. J’ai par conséquent assisté à plusieurs lectures simples des dialogues entre les personnages, puis interprétations complètes des scènes avec costumes et accessoires. Avec l’artiste, j’ai pu participer à un important et stimulant travail de notes, d’indications de jeu, et de révisions textuelles sur les pages du script. Les répétitions étaient également accompagnées d’une présentation de son essai « Aching Matter », qui a inspiré le court métrage Andromaq et présagé plusieurs thématiques centrales de l’œuvre, et d’un exercice d’improvisation au cours duquel les cinq interprètes s’appropriaient un court scénario moderne proche de l’intrigue d’Andromaque.
Le tournage a eu lieu entre le premier et le quatre mars, principalement dans le studio son du Fresnoy. Suite à la rapidité du tournage (huit scènes en quatre jours), la planification et le découpage horaire précédemment effectués prenaient une importance capitale pour notre équipe. Lors des enregistrements sonores, mon rôle était notamment de prendre des notes concernant les prises effectuées (scène et nature des sons, différences avec les autres prises, particularités techniques, d’accessoires, d’interprétation, éléments retenus par l’artiste, erreurs éventuelles, continuité entre les prises, etc.). J’ai aussi participé à la sonorisation des soldats grecs accompagnant Oreste et Pylade dans le film (présences et bruits d’armures, course, combat à l’épée, cris et grognements lors du combat final, discussions au loin…).
L’après-midi du trois mars, le tournage avait lieu dans l’église de l’EPSM de Flandres à Bailleul ; le quatre mars, nous avons tourné dans les bunkers et sur la plage de Leffrinckoucke, à Dunkerque. J’ai ainsi fait l’expérience d’un tournage dans un lieu spécifique hors de plateau, puis celle d’un tournage dans un lieu public, avec les contraintes et les contretemps que cela peut entraîner (nous avons par exemple du déplacer le matériel, choisir le bunker à la bonne acoustique, négocier avec une autre équipe de tournage sur les lieux, prendre en compte le vent, la circulation publique de la plage…).
J’ai par la suite pu observer une partie du montage audio, et le travail effectué lors de la venue d’un bruiteur professionnel pour la scène de combat du film. Enfin, une fois les prises de vue terminées pour la partie visuelle de l’œuvre, j’ai assisté aux étapes du montage audiovisuel et du mixage, et apporté mon aide pour la traduction des sous‑titres de l’anglais au français.
Léo Landon Barret (Hermione).
position de laquelle Madalena Fragoso et moi assistions aux prises.
Apports du stage
J’ai beaucoup appris de la méthode de travail de l’artiste, entre rigueur et ouverture, soin du détail (aussi bien technique que textuel, sonore, visuel…) et adaptation : de sa conception jusqu’au résultat finalisé, l’œuvre n’a cessé d’évoluer et de se renouveler.
En tant qu’artiste travaillant le plus souvent de façon individuelle, j’ai également eu l’opportunité d’observer des métiers avec lesquels j’ai assez peu de contact direct dans ma propre pratique artistique, par la rencontre de l’assistante réalisatrice, du technicien son, ou encore des interprètes (une partie des membres du cast étaient formé·es à l’interprétation d’un rôle au théâtre).
Enfin, Gonçalo Lamas a su m’accorder la confiance nécessaire afin de travailler activement sur de nombreux éléments de son projet, et je l’en remercie. Les différentes tâches que j’ai pu effectuer lors de ce stage m’ont permis d’avoir un aperçu de plusieurs aspects et facettes d’une réalisation professionnelle d’œuvre audiovisuelle, mais aussi d’acquérir et renforcer diverses compétences précédemment citées liées à la réalisation, à l’écriture, à la mise en scène, au travail en équipe, à la planification d’un tournage, aux solutions que l’on trouve et apporte lors d’un tel projet. Ma pratique étant aussi fortement liée à la relation entre écriture et travail audiovisuel, les savoirs‑faire et l’expérience que je tire de ce stage contribuent à un terreau fertile pour mes projets à venir.