ELINA KASTLER – stage auprès de Vadim Dumesh

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RAPPORT DE STAGE Elina Kastler
Rapport sur le stage effectué du 03 Janvier 2020 au 30 Juin 2020
Au sein de l’institution du Fresnoy- Studio national des arts contemporains, auprès de l’artiste Vadim Dumesh pour son projet documentaire La Base.
A l’Aéroport Charles-de-Gaulle-Roissy, Paris.
Chargé d’assistanat à la réalisation
Cursus Ar+Image, 4ème Année
Ecole Supérieure d’art du Nord-Pas de Calais Tourcoing

REMERCIEMENTS
Avant de commencer à développer une analyse sur mon expérience professionnelle, je tiens d’abord à remercier toutes les personnes qui ont permis, de près ou de loin, la mise en place de mon stage. Je remercie mon maître de stage, Vadim Dumesh, qui m’a formée et accompagnée tout au long de cette expérience avec une grande confiance et m’a accordée beaucoup de responsabilités. Je remercie mes professeurs, Nathalie Stefanov et Marie Lelouche pour avoir su me prodiguer d’excellents conseils sur mon stage. Je remercie les institutions de l’Ecole Supérieure d’art du Nord-Pas de Calais Tourcoing et le Fresnoy- Studio national des arts contemporains pour leur lien, permettant un échange entre les étudiants des deux écoles. Un grand merci à Eric Prigent qui a toujours su prendre soin des étudiants de Ar+Image et nous accorder une confiance et un accès au Fresnoy- Studio national des arts contemporains. Ce stage n’aurait pu être possible sans eux.


INTRODUCTION
J’ai effectué un stage au sein de l’institution du Fresnoy-Studio national des arts contemporains, situé à Tourcoing, auprès d’un artiste-étudiant de la promotion de 2019-2021 se prénommant Vadim Dumesh. Le projet de l’artiste était un atelier de co-création documentaire auprès de chauffeur de taxi à l’aéroport Charles-de-Gaulle Roissy. J’ai effectué ce stage à partir du 3 Janvier 2020 et le finirai le 30 Juin 2020. Mon rôle était d’assister à la réalisation. Pour cela, je devais aider à élaborer des propositions esthétiques et plastiques sur le rendu final de l’oeuvre, créer, mettre en place et structurer les ateliers audiovisuels, rencontrer les chauffeurs de taxis et alléger certaines charges administratives du projet. J’ai ainsi pu découvrir et élargir un grand nombre de compétences lié à la recherche pour un projet documentaire, semblable à celle d’un journaliste, et de l’installation.


Au delà d’enrichir mes connaissances, ce stage m’a permis de comprendre dans quelles mesures les rapports professionnels et artistiques sont régis par des règles et des structures qu’il est important de connaître pour mieux appréhender son œuvre.


DESCRIPTION DE L’INSTITUTION (de l’atelier, de la pratique de l’artiste…)
La Base est une série de court-métrages documentaires collaboratifs réalisés avec des chauffeurs de taxis parisiens, participants à l’atelier de co-création sur la Base Arrière Taxi (BAT)1 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Présenté pour le Panorama 2022 au Fresnoy, c’est une installation vidéo qui transporte les spectateurs-rices dans un futur proche, ou peut être un passé récent, dans le centre de transit isolé de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle – un endroit singulier, hors temps et hors lieu, où les chauffeurs de taxi parisien de tous horizons, en s’appuyant sur leurs communautés respectives, se réapproprient le temps et l’espace, et préservent la mémoire de leur métier face à son déclin.
Une chronique, une proposition, qui glisse d’une dystopie vers une utopie.

La Base, installation vidéo de Vadim Dumesh, 30′, 2020.


Les travaux effectués et les apports du stage
Mon stage a consisté essentiellement en la recherche et la mise en lien entre les différents acteurs potentiels du projet. Mon maître de stage étant réalisateur et créateur du projet, j’ai pu apprendre dans d’excellentes conditions la gestion globale d’un projet documentaire. J’ai dû fournir un travail de recherche pour la mise en place de la structure finale (une installation de différents écrans), tisser du lien entre les chauffeurs de taxis et structurer le travail de production au sein des différents partenaires. Ainsi, une partie de mon travail a été la recherche d’une structure pour l’installation finale du projet, une forme plastique devant rentrer dans les désirs artistiques du réalisateur et dans le budget alloué à l’artiste. J’ai donc du faire face à de nombreuses entreprises et partenaires pour finalement trouver une structure ayant les capacités et les qualités demandées. En parallèle de ce travail, je réfléchissais et mettais en place des idées d’ateliers pour la constitution du tournage avec les chauffeurs de taxis. Ayant un master en didactique de l’image, et donc une grande expérience en terme d’ateliers, j’ai tout de suite su proposer et apporter des idées enrichissantes pour le projet et pour Vadim. Par ce travail fourni, Vadim a su m’accorder une confiance me permettant d’assister à toutes les réunions de productions au sein du Fresnoy. Grâce à cela, j’ai pu suivre de très près les démarches et les évolutions du projet. C’est à partir de ce moment-là que j’ai pu accompagner Vadim à toutes les rendez-vous mis en place pour le projet, m’ouvrant ainsi au multiples pôles du Fresnoy (pôle installation, pôle vidéo, pôle son, pôle production) et à l’artiste référente du projet, Valérie Jouve. Au sein de ces réunions, j’apportais mon soutien à Vadim tout en cherchant à trouver des solutions lors de certaines contraintes économiques, nous forçant à modeler le projet de différentes manières.


En effet, dû aux évènements liés à la crise sanitaire international, le projet La Base a fortement évolué. Les premières parties de mon travail effectué en Janvier et en Février ont permis de créer une relation de confiance entre Vadim et moi-même. Le mois de Mars et d’Avril aurait dû nous permettre de poursuivre le projet en bonne et dû forme et de mettre en place le tournage. Cependant, par la mise en place du confinement nécessaire à la santé de tous, nous avons dû annuler notre tournage. Sans cette partie, l’oeuvre allait fortement en être impacté. C’est pourquoi Vadim a transformé le projet, passant d’un atelier de co-création audiovisuel à une série de court- métrages documentaires collaboratifs réalisée avec les chauffeurs de taxis parisiens avec qui nous avons au préalable établis un lien. Pendant la crise sanitaire inédite de 2020, ils trouvent leur métier confronté au confinement de masse, à la rupture de communication aérienne, et à la fermeture de la Base même. Co-écrite et co-réalisée avec les personnages, la démarche reconnaît cette crise avant tout comme une crise de la mobilité. La rupture violente des circulations physiques des populations, l’immersion dans les circulations virtuelles, témoignent un manque profond d’imagination collective des futurs possibles au-delà des promesses vaincues de la globalisation et de l’hyper-mobilité.

Pendant cette période de confinement, il a été difficile entre Vadim et moi-même de communiquer. Tout d’abord, Vadim a rencontré un temps d’adaptation très complexe, durant lequel il ne me donnait aucune nouvelle de l’avancée du projet. Nos tentatives d’ateliers à distance n’ont pas porté leurs fruits. Cependant, Vadim n’a cessé de contacter les chauffeurs avec qui il était déjà en lien, et il a réussi à mettre en place des conversations via les réseaux sociaux. A partir de ce moment-là, mon rôle dans le projet a aussi été transformé. Par un manque de temps et de moyens, Vadim se trouvait en difficulté pour synchroniser les appels téléphoniques qu’il recevait des chauffeurs. Il se chargeait donc de m’envoyer les vidéos et le son des vidéos en décalage, et je m’attelais à les synchroniser sur le logiciel DaVinci. Afin de consolider son documentaire, Vadim était désireux de se saisir de l’actualité. Il m’a donc demandé de télécharger toutes les vidéos en lien avec les chauffeurs de taxis témoignant de la crise présente sur internet. J’ai donc beaucoup travaillé à télécharger et envoyer ces vidéos. Cherchant à créer des courts- métrages avec des chauffeurs de taxis motivés par l’atelier, Vadim m’a demandé de contacter et de rechercher certains des chauffeurs qu’il avait connu sur La Base, bien avant le confinement. Une grande partie de mon travail s’est donc mobilisé sur la recherche, via internet, de chauffeurs de taxis, et d’appels téléphoniques afin de leur parler du projet. Nous nous sommes donc emparés de la crise pour l’intégrer dans notre projet, passant d’un atelier de co-création à la mise en place de court-métrage basé sur les personnages engagés.


Les apports du stage

Au cours de ce stage, j’ai beaucoup appris.
Tout d’abord, j’ai acquis de grandes compétences dans le travail de recherche. J’ai passé beaucoup de temps à chercher une structure pour l’installation finale du projet, m’ouvrant à des interlocuteurs divers et variés (entreprises, architectes, ingénieurs, artistes-créateurs…). Ensuite, j’ai effectué un travail de recherche très journalistique, pour aller à la rencontre des chauffeurs de taxis, ce qui m’a permit de me confronter à une partie importante du travail-documentaire, qui m’était jusque lors inconnu. J’ai aussi acquis des compétences en terme de communication et de relationnel grâce aux multiples échanges que j’ai pu avoir avec les professionnels de production. J’ai appris ainsi à me saisir des mécanismes économiques et budgétaires d’un projet audio-visuel.
J’ai rencontré des difficultés notamment lors de l’évolution du projet, mû par une crise sanitaire. A partir de ce moment-là, le projet ne pouvant être régis par les mêmes emplois du temps que prévu a beaucoup bougé. Le projet étant boulversé, cela a modifié grandement la communication entre Vadim et moi. Les tâches demandés n’étaient plus les mêmes, et je me suis confrontée à la difficulté d’accomplir des missions pour lesquelles je n’étais pas qualifiée ou peu précises. Aussi, parce que le contrat de stage n’avait pas été clairement explicité entre nous deux, j’ai passé plus de cinq semaines sur le projet.


Cette durée plus longue sur le projet va cependant me permettre de participer au tournage au mois de juin, me permettant d’aboutir pleinement à tout le travail effectué jusque lors. Ce n’est donc pour moi pas un problème, et fait partie de l’accord que j’entretiens avec Vadim Dumesh. Je suis invité à aider le projet jusqu’au bout, dans les limites de mon emploi du temps.

La Base, installation vidéo de Vadim Dumesh, 30′, 2020.

Conclusion
Au cours de ce stage, j’ai eu l’opportunité de découvrir le métier d’artiste documentaire sous toutes ses formes et de comprendre de manière globale les difficultés que les réalisateurs pouvaient rencontrer dans leurs échanges avec différents partenaires. J’ai compris que pour la mise en place d’un projet artistique professionnel, une capacité d’adaptation était nécessaire.
J’ai eu la chance et l’opportunité d’assister à toutes les réunions de productions du projet, m’ouvrant ainsi à la rencontre d’interlocuteurs différents. Auprès de Vadim Dumesh, j’ai acquis une capacité d’adaptation très grande. J’ai pu faire face aux valeurs de chacun des acteurs du projet (l’équipe de production, l’artiste, les chauffeurs) et appris à me modeler en fonction de tous les partis afin d’en tirer le meilleur bénéfice pour le projet. Ce fut donc, au delà de connaissances pratiques, un profond enrichissement sur les tenants et les aboutissants d’un projet artistique professionnel mettant en jeu différents acteurs et institutions. Ainsi, grâce à ce stage, je suis plus à même de comprendre les engagements et le travail que nécessite un projet professionnel documentaire, ainsi que tous les aboutissants d’un projet à budget conséquent.

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