Rencontre avec Ana Vaz

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Ana Vaz est une artiste brésilienne pluridisciplinaire utilisant le cinéma, l’installation ainsi que la performance. Elle est actuellement enseignante au Fresnoy-Studio national des arts contemporains dont elle est également une ancienne élève. 

Ana Vaz au début de l’intervention nous écoutant nous présenter

Mardi 12 octobre 2021, 16 h. Nous avons rendez-vous dans la salle Cocteau où nous retrouvons Ana Vaz. Elle nous précise d’emblée que nous n’allons pas assister à une conférence ni à une masterclass, ne se considérant pas comme un maître de quoi que ce soit. Il s’agira d’un moment de partage sensoriel collectif et non pas d’une présentation de son travail pièce par pièce.

Nous sommes d’abord invités à nous présenter et à évoquer ce que nous ressentons de l’instant présent. Elle commence en disant vouloir développer notre curiosité. Elle évoque son désir de collaboration. L’écoute, l’attention, la curiosité, la douceur, le désir d’apprendre de l’autre ainsi que le plaisir de se retrouver en société sont les sentiments partagés par la plupart d’entre nous lors de ce tour de salle. Ana Vaz nous explique alors que ce jeu de présentation est en lui-même déjà un geste cinématographique, grâce à l’expression des corps et à l’énergie donnée.  

Elle nous explique ensuite son rapport au cinéma, en particulier au cinéma expérimental. Tour d’abord, elle se définit comme artiste amatrice dans son rapport à la création. Elle nous explique qu’elle n’y voit rien de péjoratif. Bien au contraire, l’étymologie du mot amatrice provient du latin amour « celle qui aime (qqc.) ». Selon elle, être amateur renvoie à l’expérimentation, aux échecs, aux idées nouvelles. Il s’agit donc d’un processus de création infini et toujours nouveau. Elle poursuit son intervention par la description du cinéma expérimental, envisagé comme une curiosité qu’elle éprouve envers la machine. « La caméra devient une extension de mon corps. Je cherche à casser la séparation entre sujet et objet, à faire un cinéma qui traite de la manifestation du réel plutôt que de sa représentation.»

Nous sommes à présent invités à fermer les yeux et à écouter «Zéro Line», pièce sonore réalisée par son père compositeur. Je suis assise sur mon fauteuil, mes yeux se ferment et je sombre dans l’écoute contemplative. J’atterris au milieu d’une rivière et le froid et les vibrations de l’eau entour ma poitrine et mon corps. Je suis bercée par le bruit de la forêt tropicale. 

Croquis fait au retour de la rencontre en essayant de représenter la sensation que me procurait la pièce sonore

«Le corps est la première caméra»

Pour la deuxième partie de ce partage sensoriel, Ana Vaz, nous propose une promenade collective et muette dans les alentours du Fresnoy. Nous voilà déambulant à l’allure d’une procession funéraire, douce et silencieuse. La marche nous fait traverser différents lieux gorgés d’énergies : le bord d’un canal boisé, une route bruyante, un cimetière, un quartier résidentiel. À la fin de cette expérience, nous sommes invités à faire le point. Nous avons tous trouvé l’expérience enrichissante, mais les ressentis furent partagés. Pour ma part, je faisais partie du groupe que la marche en trop grand groupe gêne, car il s’agit d’un moment intime et bien que notre attroupement soit silencieux, il y raisonnait malgré tout un bruit, un bouillonnement énergivore provenant des esprits de chacun. Cependant, il était intéressant de pouvoir observer l’énergie dégagée par un groupe d’une vingtaine de personnes se déplaçant silencieusement ainsi que les réactions que nous provoquions sur un public extérieur.  

Victoria Quiring

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