Charbel SAAD – Stage au côté de Thomas Sauvin

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Rapport sur le stage effectué du 19 septembre au 18 octobre, 2022
Auprès de l’artiste à Paris.

Remerciements à Thomas Sauvin qui m’a accueilli dans son studio avec générosité, et m’a accompagné tout au long de cette expérience professionnelle avec beaucoup de patience.

INTRODUCTION

Du 19 septembre au 18 octobre 2022, j’ai effectué un stage au sein de l’atelier Beijing Silvermine, situé au 7e arrondissement de la ville de Paris. Au cours de ce stage, j’ai pu m’intéresser à divers processus artistiques de valorisation des fonds photographiques étrangers en France, à travers la production et la vente des livres photo. Plus largement, ce stage a été l’opportunité pour moi d’appréhender la gestion des projets d’édition, depuis le développement d’un concept artistique, la sélection de photographies, la rédaction d’un budget de production, tout en passant par la fabrication de maquettes et la préparation des fichiers pour impression. J’ai également assisté à des réunions avec des graphistes, éditeurs et imprimeurs, participant à des discussions autant créatives que logistiques. Au-delà d’enrichir mes connaissances, ce stage m’a permis de comprendre dans quelle mesure je pourrai munir un projet artistique en collaboration avec d’autres techniciens et artistes. Surtout, ce stage m’a initié à la question du protocole dans le développement d’une œuvre d’art, et comment l’édition peut se croiser avec la performance en tant que pratiques artistiques.

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Vue de la collection d’anciens albums photographiques dans le studio de l’artiste, prise par Charbel Saad.
 Reproduction d’un négatif couleur non daté, photographe anonyme, en provenance de Beijing Silvermine, avec l’autorisation de Thomas Sauvin.

DESCRIPTION DU STAGEBeijing Silvermine est le projet de l’artiste et collectionneur français Thomas Sauvin. Il s’agit d’un fonds photographique de 850,000 négatifs, que l’artiste a récupéré sous forme de pellicules photographiques envoyées dans une usine de recyclage spécialisée, située aux portes de la ville de Pékin. Thomas a commencé à acheter ces pellicules au kilo, quand il s’est installé en Chine à la fin des années 2000, pour enfin les numériser et les classer. Ces centaines de milliers de photographies anonymes, couvrant la période de 1985 à 2005, lui permettent aujourd’hui de composer des expositions thématiques comme The World Park (Institut pour la photographie, Lille, 2019), et des livres originaux comme Until Death Do Us Part (Jiazazhi Press, 2015).

Reproduction du livre Until Death Do Us Part, tiré du site web de l’artiste.



LES TRAVAUX EFFECTUÉS

Mon stage à Beijing Silvermine a consisté essentiellement en deux parties : quatre semaines au studio où j’ai assisté l’artiste dans sa production, notamment de son dernier livre Verso (RVB Books et Jiazazhi Press, 2022), et une semaine à la foire des livres photo Polycopies où j’ai assisté l’artiste dans la vente de ses livres. Mon maître de stage étant l’artiste lui-même, j’ai pu apprendre dans d’excellentes conditions le travail quotidien d’un artiste-auteur. Au cours de ce stage, j’ai eu l’opportunité de découvrir un métier sous toutes ses formes et de comprendre de manière globale les difficultés que les artistes-auteurs pouvaient rencontrer dans l’exercice de leur pratique, artistiquement et financièrement.

Pour une meilleure compréhension des tâches que j’ai pu effectuer, il apparaît approprié de traiter en premier lieu des outils qui étaient mis à ma disposition, puis de traiter de manière détaillée les tâches que j’ai pu effectuer. Au cours de ce stage, j’ai passé le plus clair de mon temps à analyser les collections photographiques et à faire des sélections, pour ensuite créer des thématiques et produire des facsimilés. À mesure que j’apprenais, mes recherches se sont approfondies. Ce n’est donc qu’à partir de la deuxième semaine de mon stage que j’ai été véritablement opérationnel, du fait de ma meilleure maîtrise de l’imprimante grand format (traceur) et de la machine de coupe-papier (rogneuse).

Au cours de ce stage, différentes sortes d’activités m’ont été confiées :

  • Production de 20 facsimilés de photos d’identité ;
  • Production de l’édition collector du livre Verso :
    • Brainstorming et conception d’un moodboard ;
    • Conception graphique des fichiers d’impression ;
  • Photographie et conception graphique de simulations numériques pour un nouveau photobook (sans titre), inspiré par le roman Shanghai rouge (Pointdeux, 2012) par Qui Xiaolong ;
  • Production d’un mannequin des passeports originaux du Beijing World Park, avec une maîtrise de la reliure leporello (accordéon) ;
  • Production de collages à partir de tirages photo d’identité morcelés ;
  • Vente des livres photo et des posters Beijing Silvermine à Polycopies en novembre 2022 à Paris.

LES APPORTS DU STAGE

Au cours de ce stage, j’ai beaucoup appris. Les apports que j’ai tirés de cette expérience professionnelle peuvent être regroupés autour de trois idées principales : les compétences acquises, les difficultés rencontrées et solutions apportées. Les compétences que j’ai pu tirer consistait à maîtriser la matérialisation des images numériques (choix du papier, impression, découpage et production de facsimilés), faire le tri d’un fonds photographique en proposant des thématiques et des formes plastiques, et enfin à construire un rapport direct avec les clients souhaitant acheter son travail. La courte durée du stage qui n’a pas permis à l’élaboration d’un projet que je peux intégrer dans ma propre pratique artistique. La solution qui m’a été proposé a été de faire des expérimentations plastiques sans intentions conceptuelles, plutôt pour explorer la matérialité des images et de leur support–que ce soit numérique ou bien papier.

Vue d’un des collages que j’ai produits à partir de tirages numériques morcelés de photos d’identité, prise par Charbel Saad.

CONCLUSION

À la fin de ce stage, je suis rentré avec une meilleure compréhension du marché des livres d’art en France, autant pour les produire que pour les vendre. Je suis content d’avoir également assisté au travail de Thomas Sauvin, ses pratiques artistiques et collectionneuses, et son travail d’iconographie qui est autant important en France qu’en Chine. Cette expérience m’a offert un espace pour penser à l’avenir de mon archive personnelle, y compris les images et les objets que je collecte depuis mon enfance, et à leur place dans ma pratique artistique. Même si je n’ai pas encore trouvé une réponse à la question de leur monétisation, Beijing Silvermine est une belle étude de cas à savoir comment valoriser les images rejetées et par la suite appréhender le passé.

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