Le stage a été effectué du décembre 2021 au février 2022, au sein de l’institution du Fresnoy–Studio national des arts contemporains, auprès de l’artiste Quentin L’helgoualc’h pour son projet de court métrage Les Neiges électriques pendant le casting, la préparation du film et le tournage.
J’ai été chargée d’assistance scénographie, parallèlement à la poursuite de mon cursus en Art.image, 4ème année, École Supérieure d’art Dunkerque/Tourcoing, site de Tourcoing
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de mon stage et qui m’ont aidé lors de la rédaction de ce rapport. Tout d’abord, je tiens à remercier mon référent de stage Quentin L’helgoualc’h pour la confiance accordée à ma participation. Je remercie Nathalie Stefanov, responsable de la Filière Art.image, qui a su me prodiguer d’excellents conseils et la motivation nécessaire à l’intégration entre les deux institutions. Je remercie les institutions de l’École Supérieure d’art de Tourcoing et le Fresnoy-Studio national des arts contemporains de permettre un échange entre les étudiants des deux écoles. Eric Prigent qui accorde une confiance et un accès au Fresnoy-Studio national des arts contemporains et toute l’équipe de tournage.
Biographie de l’artiste
Né à Lyon en 1992, Quentin L’helgoualc’h obtient le diplôme national supérieur d’expression plastique aux Beaux-Arts de Montpellier, puis intègre le postdiplôme du MOCO en 2018. Il a participé aux 24e Rencontres Internationales Traverse à Toulouse en 2021. Quentin L’helgoualc’h travaille au sein du Collectif In Extremis, composé de 11 artistes plasticiens où il a réalisé l’installation Chopped and Screwed et la performance PM-10. Il a également travaillé avec d’autres auteurs pour la réalisation d’un documentaire Marlowe Drive. C’est un documentaire sur le jeu GTA V qui est créé dans le jeu lui-même en utilisant le mode caméra.
Quentin L’helgoualc’h développe un travail plastique où il combine la sculpture, la vidéo, le dessin et l’installation, principalement inspirés d’internet et du jeu vidéo. Il s’intéresse à la façon dont l’environnement est interprété par la perception humaine et à la façon dont cela est perçu par différentes personnes. Sa recherche interroge les rapports entre l’imaginaire et le réel, ce qui crée une image à la limite entre les deux.
Présentation du projet
Les Neiges électriques est un court-métrage de 20 minutes qui soulève la question des réfugiés écologiques qui pourrait à l’avenir devenir une nouvelle vague de migration obligée en raison du changement climatique ou d’une catastrophe environnementale. En Europe, la question juridique du droit d’asile pour les réfugiés climatiques n’a été soulevée que récemment. Le film aborde le processus bureaucratique de la demande d’asile tandis que le protagoniste se replonge mentalement dans ses souvenirs. Cet entretien est mené par l’examinateur avec l’aide d’un interprète où le protagoniste raconte ce qui l’a obligé à fuir son domicile. Son histoire doit comporter suffisamment de preuves et de raisons pour être acceptée par l’examinateur. Au cours de l’entretien, le protagoniste se retrouve dans un environnement qui reconstruit sa résistance au changement climatique : il est exposé aux épreuves du vent, des températures négatives et de la neige, ce qui rend la tempête symbolique. L’histoire le ramène à l’expérience vécue, alors que pour l’examinateur et l’interprète, c’est un travail quotidien.
Extrait du film Les Neiges électriques – 2022 – réalisé par Quentin L’helgoualc’h
Une partie du film a été tournée à la soufflerie Jules Verne à Nantes qui a permis de créer les conditions climatiques nécessaires à la reconstruction dans un environnement artificiel. La deuxième partie du tournage a été réalisée à la banque de France.
L’entretien de l’Ophra a joué un rôle important dans la recherche de ce film. Ophra convoque le demandeur d’asile à une audition qui donne au demandeur d’asile la possibilité d’expliquer, compléter et clarifier sa situation. La répétition constante de l’histoire est nécessaire pour les examinateurs afin de vérifier son authenticité.
Synopsis
Selon la description mise sur le site de Fresnoy: “Le film met en scène l’entretien décisif d’un réfugié climatique avec un examinateur de l’État et une interprète, afin de faire la demande d’un droit d’asile. Le déroulé de l’entretien est consacré au récit du demandeur d’asile qui doit minutieusement relater les faits qui l’ont contraint à s’exiler. Au travers de ce protocole juridique strict, le protagoniste va devoir revivre le parcours de son exil de façon à prouver la véracité de son histoire. L’entretien oral se transforme peu à peu en une reconstitution des forces climatiques vécues durant son parcours. Le protagoniste va alors subir le vent et le froid auxquels il aurait survécu. Il devient lui-même cet objet d’étude qui ne peut être convaincant que par sa performance physique et sa force mentale mise à l’épreuve. Affecté par le traumatisme répété et amplifié par la simulation, le dispositif administratif va progressivement se dérégler”.
Ma contribution
L’équipe du tournage du film, Denis Leluc, moi-même
Ma participation à la réalisation de ce film a commencé par le casting des acteurs, au cours duquel, avec Quentin, nous avons dû sélectionner le protagoniste du film. Le casting a eu lieu pendant les vacances d’hiver, il a donc été réalisé à distance pour moi. Nous avons regardé des auditions vidéo dans lesquelles les acteurs présentaient un texte préparé à
l’avance dans une langue étrangère. Ensuite, Quentin contacté personnellement les acteurs sélectionnés et a approuvé le candidat.
J’avais déjà participé à des castings pour des publicités et des projets artistiques, il m’a donc été utile de comparer l’expérience de la façon dont cela se fait ici et en Ukraine.
J’ai également participé aux préparatifs du tournage à Roubaix et au Fresnoy. J’ai participé à la recherche du décor pour le tournage, à son installation dans le lieu de tournage, à la répétition du texte avec les acteurs avant et pendant le tournage.
Pendant le tournage, j’ai effectué diverses tâches qui m’ont donné l’occasion de travailler avec différents membres de l’équipe. J’ai également pris des photos des coulisses en préparation des scènes.
Apport du stage
Le stage proposé par Art.image a été pour moi une nouvelle expérience dans le domaine de la production de courts métrages. Comme il s’agit de mon principal domaine de travail personnel, je suis reconnaissante à Quentin L’helgoualc’h de m’avoir proposé de participer à son film et d’avoir été intégrée aux étapes où mon aide était nécessaire. J’ai pu me confronter pleinement à la phase de production et réaliser l’ampleur du travail à accomplir pour produire le film de manière professionnelle.
Il a été instructif de voir comment se change la mise en place de scènes et l’emplacement des acteurs au cours des différentes prises, ainsi que le travail technique qui a dû être effectué en coulisses. Quentin L’helgoualc’h à su m’accorder la confiance nécessaire afin de travailler en autonomie et en équipe avec d’autres membres du tournage et je l’en remercie.
prise de son avec Déborah Drelon au Fresnoy